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je-double
7 janvier 2010

Persécution

pagenas29

On la regardait. Elle le savait. Au début, une intuition. Maintenant une certitude. Ce type derrière elle la suivait. Elle allait s’arrêter et se retourner pour lui dire que ça suffisait comme ça, qu’elle en avait marre des obsédés. La veille, dans le métro, elle avait fait une réflexion à un grand brun habillé de noir qui avait mis  ses yeux dans son décolleté  avec un peu trop d’insistance. Le type lui avait répondu du tac au tac et assez fort pour être entendu de tous :
- Connasse ! Tu prends tes désirs pour des réalités ?
Elle n’avait rien trouvé à rétorquer, elle était toujours désarmée quand on l’agressait. Et puis il était descendu à la station suivante. Elle avait bien tenté de s’expliquer mais les autres passagers  fuyaient son regard et elle avait fini son voyage en fixant le bout de ses chaussures noires. Ces chaussures, elle les avait achetées une semaine plus tôt dans une boutique du quartier latin ;  elle s’était même accrochée avec la vendeuse qui avait eu un regard déplacé. Sans doute de la malveillance, ou de l’envie, le monde était si cruel.
Elle décida d’ignorer l’homme et  continua à marcher vers le Châtelet comme si de rien n’était. Là, elle s’assiérait dans un café et boirait tranquillement un chocolat avant de rentrer chez elle. Elle avait toujours eu peur de ces fins d’après-midi d’hiver où la brume rase la Seine et s’enfouit au plus profond de l’intimité des corps, incrustant dans le médaillon des âmes en peine des larmes de mort. Elle entra dans le café qui faisait face au théâtre du Châtelet et choisit le coin le plus éloigné de la porte, loin des regards.
- Un chocolat maison, commanda-t-elle d’une voix forte.
Dans un coin, un homme travaillait sur son portable. En l’entendant, il leva les yeux vers elle mais il  les baissa aussitôt. Avait-il compris le danger ? Pourtant il était trop tard, elle l’avait vu. Elle le fixa obstinément pendant 2 longues minutes jusqu’à ce qu’il ne puisse plus faire semblant de l’ignorer. Alors, triomphante, elle articula :
- Vous prenez vos désirs pour des réalités, c’est ça ?
Le type ne demanda pas son reste. Il rangea son portable, paya sa consommation et quitta les lieux immédiatement.
Elle resta seule dans le silence du café.

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Commentaires
M
Attend J'ai bien compris en haut...<br /> Sté anonymes Balland- Cassagne<br /> Tu m'as pris pour une certaine P...:DDDD<br /> Mais je lis...<br /> - "Elle resta seule dans le silence du café.<br /> Postée par Pagénas: 6h26 NA<br /> Me dit pas que tu vas à la poste à 6h du mat<br /> Faut pas m'la faire à moa :DDD<br /> Euh... Ne répond pas à ce com idiot!!! :DD<br /> J'ai bu trois café ce matin...
P
Si tu mets tes lunettes, tout en haut c'est marqué qui qu'écrit (et c'est pas nouveau...)Bises .
M
Ah j'ai bien aimé... Parce que ca s'passe à Panam!<br /> J'ai bien fais le trajet!!<br /> Bon là cest toi qui écrit Page ou c'est G Balland?<br /> Alors si c'est toi... voilà une idée de blog...<br /> Etre une femme dans le corp d'un homme!!<br /> Je te bise... suis pas en forme de commentationne
B
Elle avait la chienne! :o))))))
P
No woman no flip... (Bob Marley)
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