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je-double
12 décembre 2010

Et maintenant ?

06

L’arbre avait toujours été là  mais  il les encombrait. Ils auraient voulu l’abattre, seulement qui aurait pu le faire ? Pas lui ;  ni elle.
C’était surtout un témoin gênant : comment se donner l’illusion qu’ils avaient changé sous son regard ? Il fallait prendre une décision, mais comme à chaque fois qu’une décision était à prendre, ils ne la prenaient pas. S’il n’y avait pas eu l’enfant, ils auraient encore pu le supporter.
Oui, c’est l’enfant qui avait tout gâché. L’enfant avec ses rires et ses larmes ; surtout ses larmes qui surgissaient à tout moment sans que personne ne pût les tarir. Il les avait usés et un jour, il avait bien fallu choisir : lui ou eux.
L’arbre se souvenait du drame. Lorsque ses branches s’égouttaient, elles étaient encore chargées des pleurs de l’enfant et ils  n’avaient qu’une hâte, que le soleil revînt au plus vite pour sécher ces reproches vivants. L’arbre  les contemplait, muet, mais ils étaient persuadés que l’enfant aussi les observait, caché derrière les branchages.
L’arbre aurait pu être élagué, leurs voisins l’avaient bien fait, mais un élagage aurait-il suffi ? Non, il fallait le supprimer, comme ils avaient supprimé l’enfant. Seulement, un problème allait se poser : comment couper l’arbre si chaque coup de tronçonneuse ravivait les pleurs de l’enfant disparu ?

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Commentaires
G
Un amour qui ne peut être que "récompensé"... Aimer un arbre est sans doute plus paisible qu'aimer un homme ;.)
M
j'ai un amour fou pour les arbres(voir) Vizzavonne sur mon blog<br /> http://claire-le-pan-de-mur.over-blog.com/pages/VIZZAVONE-2156023.html<br /> <br /> "j'entre en symbiose avec l'arbre...alors je connais le plaisir de flirter avec Dieu"<br /> - Ferré disait: Lorsque on coupe un arbre j'ai mal à ma jambe de bois!!
G
D. Hasselmann : merci de votre passage<br /> <br /> Danalyia : la culpabilité ronge et attaque les troncs les plus forts...
D
Une histoire terrible... Heureusement qu'il s'agit d'une fiction !<br /> Je crois que l'arbre saurait bien garder le secret ; mais ces humains-là sont rongés par une culpabilité qui les paralyse, ce qu'exprime bien le texte...
P
A D. Hasselmann : mi-novembre.
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